Le Séminaire de Rimouski
1900 - 1930 : Consolidation
Voici une période où nous plaçons l'histoire du Séminaire sous le signe de la consolidation.
C'est une affirmation qui se nuance d'elle-même, en tenant compte de l'incertitude et de la volatilité de la conjoncture sociale et économique
qui a prévalu dans le premier tiers du vingtième siècle. De quelle manière l'institution d'enseignement a-t-elle évolué dans un contexte
aussi fragile, aussi changeant ?
D'autre part, on se représente volontiers un pensionnat comme une île paisible, où la vie étudiante se déroule bien à l'abri de l'agitation
et des tensions extérieures. Est-ce vraiment le cas au Séminaire de Rimouski? Comment réagissent les écoliers devant les drames
et les catastrophes - d'origine naturelle ou humaine - engendrés par cette époque particulièrement troublée? Les éphémérides qui suivent
veulent jeter un certain éclairage sur ces graves questions...
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1900
Le 7 septembre : pique-nique au Beauséjour et baignade dans la Rivière Rimouski.
Le 7 novembre : messe pour les bienfaiteurs défunts du Séminaire.
Le 22 novembre : fête traditionnelle de la Sainte-Cécile. Les corps musicaux et la chorale de la maison célèbrent leur patronne.
Le 24 novembre : veille de la Sainte-Catherine, congé anticipé pour MM. les Philosophes.
Le 28 novembre : séance cinématographique donnée par Madame la comtesse d'Hauterive, illustrant des scènes de la passion d'Oberammergau.
Le 8 décembre : fête de la Congrégation de la Sainte-Vierge.
1901
Le 1er janvier : audition d'un beau choix de musique et de chant reproduit sur graphophone prêté par M. le chanoine Bolduc.
Le 6 janvier : réception faite au major-chirurgien Eugène Fiset (1889-1895), ancien élève de la maison, qui revient de la campagne d'Afrique (guerre des Boers, 1899-1902).
1903
M. Pierre-Charles-Alphonse Winter, premier curé à la cathédrale de Rimouski (1868 - 1875), est envoyé aux États-Unis, à la demande de
Mgr Jean Langevin, pour recueillir des fonds pour le Séminaire de Rimouski. C'est un signe évident des besoins financiers qu'éprouve le Séminaire.
1905
Le 11 juin : fondation par M. J. A. D'Amours du Cercle de Saint-Joseph de l'Association Catholique de la Jeunesse Canadienne (A.C.J.C.)
(Doc. 1905)
« L'Aile 1905 » devient réalité :
Le couvent des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, devenu trop étroit pour abriter les élèves qui se présentent toujours plus nombreux,
vient de s'agrandir. Une nouvelle aile s'ajoute au corps central qui comprend la salle de récréation et la salle d'étude des Grands,
la chapelle, la plupart des classes et un dortoir.
1906
Fondation par l'abbé Joseph Drapeau de l'Association Saint-Pierre, dans le but d'améliorer la santé des étudiants par la culture physique
et les jeux.
Le 17 mars : la Saint-Patrice est soulignée au Séminaire où elle touche particulièrement les Irlandais qui y sont inscrits.
1908
Le 17 septembre : Alphonse Desjardins, fondateur des Caisses populaires, vient s'adresser aux élèves du Séminaire.
Le 23 septembre : la fanfare du Séminaire donne pendant quelques jours des concerts sur le balcon de la façade du Séminaire à 19 h 30.
On se croirait sur la Terrasse, dans la vieille ville de Champlain.
Le 21 octobre : début de la campagne en vue d'élire un nouveau gouvernement fédéral. Wilfrid Laurier, premier ministre sortant,
fait partie de la lutte électorale. Les élèves du Séminaire, en âge de voter, ne peuvent échapper à une certaine cabale.
1909
Le 5 avril : le Procureur du Séminaire fait installer des bancs à la chapelle en remplacement des chaises.
Le 21 septembre : le chanoine C.-Philémon Côté, supérieur du Séminaire, assiste au Concile de Québec, et célèbre le 25e anniversaire
de son ordination sacerdotale.
Le 26 septembre : première partie de base-ball contre le club de la ville de Rimouski. Le Séminaire remporte la victoire.
Le 1er novembre : clôture du Concile Plénier de Québec. Mgr André-Albert Blais y célèbre la messe et y donne le sermon. Le lendemain,
alors qu'il se prépare à revenir dans le diocèse, il est frappé de paralysie partielle.
Le 14 novembre : visite de Mgr Émile Girouard, o.m.i., vicaire apostolique d'Athabaska-Mackenzie. Il donne une conférence sur ses missions du Nord,
une région où le climat peut atteindre jusqu'à - 50 ºF.
Le 26 novembre : Mgr André-Albert Blais, revenu de Québec, visite les élèves et les remercie de leurs bonnes prières pour sa santé.
1910
Le 6 mars : la picote fait des ravages dans la masse étudiante. L'institution est mise en quarantaine.
Le 9 mars : Charles Caron, dit le Père, né vers 1835, ancien portier et homme de toutes les besognes, ayant passé près de 43 ans au Séminaire,
est retrouvé mort. C'est une perte pour l'institution.
Le 28 mai : la comète de Halley passe rapidement au-dessus de Rimouski avec sa longue queue. Une vision bien fugitive…
Le 14 août : ordination sacerdotale de M. Joseph Jean, un ancien du Séminaire, qui se consacre à la pastorale des Ruthènes dans l'Ouest canadien.
Le 30 août : Mgr Tempieri, de la Secrétairie d'État pontifical, célèbre la messe dans notre chapelle. Il est venu avec Mgr Paul-Napoléon Bruchési,
archevêque de Montréal, à la rencontre du Cardinal Vincenzo Vannutelli, légat du Pape pour le Congrès eucharistique de Montréal,
qui doit arriver demain sur l'Empress of Ireland.
Le 12 novembre : la plus importante de nos sociétés littéraires, l'Académie St-Jean l'Évangéliste, fait ses élections: James Jessup,
avocat et futur maire de Rimouski (1937-1939), est choisi comme président, et M. Georges Dionne, futur supérieur au Séminaire,
est élu comme secrétaire.
Le 1er décembre : le vieux moulin à vent, qui a pompé l'eau pendant plusieurs générations pour le Séminaire, est démoli dans la cour des pensionnaires.
L'arrivée de l'aqueduc municipal en est la cause.
Le 18 décembre : un ancien élève, qui vit maintenant à Spokane, dans l'état de Washington, et qui a fait fortune, a pensé à son Alma Mater pour Noël.
Il lui fait don d'une superbe bannière en fil d'or représentant L'Assomption de Murillo.
1911
Le 19 janvier : M. Désiré Bégin, citoyen de Rimouski, frère de Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, est inhumé à Rimouski.
Il fut un pionnier de l'enseignement à Rimouski, et le premier directeur des études au collège de l'abbé Cyprien Tanguay,
jusqu'à l'arrivée de l'abbé Georges Potvin.
Le 15 septembre : visite de Sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada, en campagne électorale à Rimouski, avec M. Ernest Lapointe,
député de Kamouraska. Ce dernier, un ancien élève du Séminaire, fut récipiendaire du prix Prince de Galles en Rhétorique, en 1893.
Le 21 septembre : coup de tonnerre dans le ciel politique canadien. Sir Wilfrid Laurier, au pouvoir depuis 1896, est battu.
Pour la première fois depuis 20 ans, le Québec envoie une trentaine de députés conservateurs et nationalistes à Ottawa.
Deux anciens élèves se présentaient aux élections: le journaliste nationaliste Olivier Asselin est défait, tandis que le libéral Ernest Lapointe
est réélu.
Le 27 octobre : fondation de La Vie Écolière par l'abbé Lionel Roy.
(Doc. 1911A, 1911B, 1911C)
Le 2 novembre : la rivière Rimouski est quasi en panne sèche. C'est elle qui alimente la ville de Rimouski en électricité.
Le procureur du Séminaire se voit forcé de faire installer un système d'éclairage à acétylène dans les grandes salles.
1912
Du 21 décembre 1911 au 11 janvier 1912, une tempête de neige coïncide avec la sortie des étudiants et leur retour des vacances durant les Fêtes.
Bien des désagréments en résultent: les élèves doivent rentrer tardivement au dortoir, le grand froid sévit, causant des dommages aux calorifères.
On doit déménager matelas et couvertures dans d'autres locaux. Pendant ce temps, les heureux externes demeurent dans la chaleur du foyer familial...
Le 26 mars : Mgr Paul-Eugène Roy, recteur de l'Université Laval, vient entretenir le public de Rimouski et les écoliers du Séminaire
d'un sujet d'actualité: le Congrès du Parler Français.
Le 16 avril : sur la route de l'Atlantique Nord, le Titanic fait naufrage. 1635 passagers y trouvent la mort.
1913
Le 2 janvier : l'autel majeur de l'église de Berthier-sur-Mer est installé sur le mur sud de la chapelle. C'est un don du chanoine Carbonneau
au Séminaire.
Le 9 janvier : le nom du Dr Josué Pineault, un ancien du Séminaire, apparait dans l'Annuaire comme médecin attaché à la maison.
Il le demeurera jusqu'en 1945.
Le 30 avril : une statue de la Sainte-Vierge est installée dans le rond-point, en face de l'escalier central du Séminaire.
C'est un don de l'abbé Joseph-Romuald Léonard.
Le 5 mai : la vieille église de pierre de Rimouski, qui a abrité par deux fois les élèves du Séminaire ainsi que les Soeurs des Petites Écoles,
voit son toit s'effondrer.
Le 19 juin : l'abbé Fortunat Charron, préfet des études, reçoit de l'Université Laval le degré honorifique de Maître ès-arts.
Le 15 août : le chanoine R.-Philippe Sylvain, aumônier des Sœurs de la Charité, accepte de succéder au chanoine Charles-Philémon Côté,
supérieur du Séminaire depuis 1908. Celui-ci a donné sa démission pour se consacrer au travail pastoral.
Début septembre : la maison est remplie. Des élèves doivent même être refusés. On compte une augmentation des effectifs chez les pensionnaires,
et une diminution chez les externes. On signale une classe de 60 élèves en Éléments latins.
1914
Le 13 avril : Mgr André-Albert Blais est à nouveau frappé de paralysie durant la nuit.
Le 25 mai : Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, est créé cardinal par Pie X au consistoire du 25 mai 1914.
Le 29 mai : une catastrophe survient à 2 heures du matin. Le splendide paquebot du Canadien Pacifique, Empress of Ireland,
entre en collision avec le charbonnier norvégien, Storstad. Il coule au large de Sainte-Luce, avec plus de mille passagers.
(Doc. 1914A, 1914B)
Juillet-août : le conflit se généralise en Europe. La France, la Russie et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche.
« Quand l'Angleterre entre en guerre, le Canada est en guerre », dit un politicien reconnu. Que fera le Canada dans une telle situation ?,
se demande-t-on, à l'intérieur des murs paisibles du Séminaire.
(Doc. 1914C)
Le 20 août : le pape Pie X décède. Il sera remplacé le 23 septembre par Benoît XV.
Le 4 septembre : c'est la rentrée de quelque 230 pensionnaires et d'une vingtaine d'externes.
Les 28, 29 et 30 septembre: d'énormes bateaux sont mouillés au large de Rimouski. Ils sont chargés de soldats, réguliers et volontaires,
qui s'en vont en Europe prendre part à la guerre. Les officiers de marine attendent des ordres précis avant de se diriger vers l'Europe.
Plusieurs anciens élèves figurent parmi ceux qui sont partis.
1915
Le 13 janvier : à la suite de l'installation de deux bouilloires neuves, la buanderie est en marche. Les moteurs fonctionnent avec un bruit d'enfer
dans la salle des machines. Les vêtements des étudiants n'en seront que plus propres...
Les 4, 5 et 6 mai : fêtes solennelles à l'occasion du 25e anniversaire de consécration épiscopale de Mgr André-Albert Blais, évêque de Rimouski.
On note la présence du cardinal archevêque de Québec, Mgr Louis-Nazaire Bégin, d'une douzaine d'évêques et de plus de deux cents prêtres.
Les discours de circonstance ont été suivis d'un concert conjoint de l'Orchestre et du chœur du Séminaire.
Le 10 juin : Le premier numéro imprimé de La Vie Écolière fait son apparition.
(Doc. 1915)
1916
À la mi-janvier, la grippe affecte une cinquantaine d'étudiants qui se retrouvent à l'infirmerie. Le 27 janvier, il est décidé de renvoyer
à la maison les élèves épargnés par l'épidémie. Le retour est fixé au 11 février.
Le 14 février : un nouveau bataillon, le 189e d'infanterie, s'organise dans la région pour aller guerroyer en Europe,
dans les Flandres plus précisément. Environ la moitié des officiers sont d'anciens élèves du Séminaire.
Le 23 avril : la traditionnelle retraite dite « de vocation » est prêchée par l'abbé Alfred Langlois, professeur à l'Université Laval
et futur évêque de Valleyfield.
Le 28 avril : l'abbé Alphonse Sirois, procureur, reçoit l'approbation du Conseil du Séminaire, pour faire construire un couvent, en briques rouges,
afin de loger les Sœurs de la Sainte-Famille, celles qu'on peut considérer comme les Saintes Marthes de la maison.
Le 9 mai : décès de Mgr Louis-Jacques Langis, vicaire-général, ancien supérieur du Séminaire.
Le 31 août : une suppression significative. Pour répondre aux besoins du milieu, deux cours distincts existaient jusqu'ici au Séminaire :
le classique et le commercial. Faute d'espace, ce dernier cours est supprimé. Et le Séminaire retrouve son statut propre d'établissement
d'enseignement secondaire et de séminaire diocésain. On conserve toutefois les classes de français et d'anglais préparatoires à l'étude du latin.
Le 16 septembre : le capitaine Bernard LaBerge, de Kaki habillé, organise pelotons, compagnies et bataillons. Avec conviction,
il s'efforce d'insuffler l'esprit guerrier à nos pacifiques potaches. Le 30 septembre suivant, c'est, en compagnie du chanoine R.-Philippe Sylvain,
supérieur du Séminaire, la revue des troupes, lesquelles se montrent fort bien disciplinées.
1917
Le 21 mai : on plante des allées de pins et on ouvre une immense rue à l'ombre future des arbres. On baptise les parties de cette rue de
noms antiques: la voie appienne, le boulevard platonicien, le chemin de Damas. Pour rappeler l'émoi semé au pays à l'annonce de la Conscription,
on a aussi la rue des Conscrits.
Le 20 septembre : un écho de Québec parvient au Séminaire, annonçant le succès de la mise en place de la dernière travée du Pont de Québec.
Le 13 octobre : les étudiants âgés de 20 ans doivent demander leur exemption du service militaire. Sinon, ils deviennent ipso facto
soldats de Sa Majesté, de par la volonté du gouvernement canadien dirigé par Robert Borden.
1918
Le 7 janvier : installation d'une boulangerie moderne à l'ouest du Séminaire. Quelques semaines plus tard, le moulin à farine si longtemps attendu
est enfin une réalité.
Le 1er avril : jusqu'ici, on avait cru que les étudiants conscrits des collèges pourraient bénéficier de l'exemption du service militaire,
comme le laissait entendre un article de la loi. La Cour Suprême en a décidé autrement. L'uniforme militaire remplacera-t-il la redingote ?
Le 19 avril : le gouvernement fédéral, par un arrêté-en-conseil, vient d'annuler toutes les exemptions du service militaire accordées jusqu'ici
aux jeunes gens de 20 - 22 ans. Il appelle même sous les drapeaux ceux de 19 ans.
Les 22 - 23 mai : le diocèse de Rimouski fête le cinquantième anniversaire d'ordination sacerdotale de Mgr André-Albert Blais.
(Doc. 1918A)
Le 12 juin : c'est la sortie des étudiants. Depuis sa fondation, jamais, peut-être, le Séminaire n'a-t-il eu une telle fin d'année:
pas de distribution de prix, pas d'adieu de la part des Finissants, pas de discours du Supérieur. C'est une année scolaire qui se termine
comme une tragédie, dans un climat de guerre universelle...
Le 13 juin : l'Université Laval remet la correction des examens au baccalauréat aux bons soins des séminaires et collèges affiliés.
Une autre conséquence de ce conflit d'envergure mondiale.
Le 29 juillet : le Séminaire fait l'achat d'une statue de Saint-Antoine, en marbre d'Italie, grâce aux dons du clergé diocésain.
Début septembre : 33 étudiants demandent leur entrée au grand Séminaire. Il s'agit d'un nombre record, sans précédent. Des questions se posent :
ces aspirants au sacerdoce ont-ils tous la vocation ? Ou bien n'est-ce-pas plutôt une façon d'éviter la conscription décrétée par le
gouvernement fédéral ? Toujours est-il qu'une expression circule dans le milieu ; on y parle de « soutane de guerre »...
Le 28 septembre : le conflit mondial a déjà fait des victimes dans les rangs des anciens élèves du Séminaire, dont le plus connu est sans doute
Jean Brillant.
Le 15 octobre : premières manifestations de la terrible épidémie de la grippe espagnole. Tous les élèves sont renvoyés dans leurs familles.
Le Séminaire ferme ses portes.
(Doc. 1918B)
Le 11 novembre : l'armistice met fin au conflit universel. La paix revient enfin.
(Doc. 1918C)
Le 16 décembre : visite à Rimouski du Duc de Devonshire, gouverneur général du Canada. Il décerne la Croix Victoria aux parents de deux héros
du célèbre 22e bataillon canadien, le lieutenant Jean Brillant et le caporal Joseph Keable.
(Doc. 1918D)
Le 19 décembre : l'abbé Fortunat Charron, supérieur du Séminaire, porte désormais le titre de chanoine. Pour la première fois, les élèves,
revenus de leurs foyers depuis le 17 décembre, passent le temps des Fêtes au Séminaire.
1919
Début janvier : Mgr André-Albert Blais ordonne à la prêtrise les abbés Ernest Martineau et François Thibault. Cette ordination a lieu
exceptionnellement dans la chapelle de l'Évêché. Est-ce un signe du déclin de la santé de l'évêque ?
Le 23 janvier : le deuxième évêque de Rimouski, Mgr André-Albert Blais, rend son âme à Dieu, après neuf années de lutte contre la paralysie.
Ses funérailles ont lieu le 28 janvier à la cathédrale de Rimouski. La chorale du Séminaire exécute la messe des défunts,
suivie des cinq absoutes traditionnelles. On lui doit en particulier la construction de l'évêché, la restauration de la cathédrale,
la fondation de l'école normale, l'agrandissement du Séminaire en 1905, de même que la Bourse qui porte son nom,
pour la formation des prêtres-professeurs du Séminaire.
Le 26 avril : les ouvriers de la maison Daprato installent, à grand renfort de câbles et de palans, la statue de Saint-Antoine.
Elle sera ultérieurement placée dans la niche de la façade de l'aile 1922.
Le 5 septembre : rentrée exceptionnelle par le nombre élevé d'élèves. La classe de Rhétorique compte à elle seule trente étudiants.
Le 19 septembre : la Société d'Agriculture érige, à l'ouest du Séminaire, sur ce qui deviendra la rue Rouleau, un superbe pavillon
destiné aux expositions agricoles annuelles.
Le 2 octobre : L'abbé Georges Dionne, professeur de Rhétorique, quitte Rimouski pour Paris, via New-York, afin d'entreprendre des études à la
Faculté des Lettres de l'Institut Catholique de Paris.
Le 21 novembre : les journaux du jour annoncent la nomination du chanoine J.-Romuald Léonard, curé de Mont-Joli, comme évêque de Rimouski.
L'Alma Mater est heureuse de voir l'un de ses Anciens prendre place dans l'épiscopat canadien.
1920
Le chanoine Joseph-Romuald Léonard, élu comme 3e évêque de Rimouski le l8 décembre dernier, prend possession de son siège le 16 février 1920 et,
le 25 de ce mois, il est sacré dans sa cathédrale par le cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, assisté de Mgr Édouard-Alfred LeBlanc,
évêque de Saint-John (Nouveau-Brunswick), et de Mgr Joseph-Guillaume Forbes, évêque de Joliette. C'est sous son épiscopat que se fera
l'agrandissement du Séminaire (1922-1925) et la création de l'École d'agriculture (1926).
Le 7 mars : Mgr notre nouvel évêque visite son Alma Mater. Il invite le personnel et les élèves du Séminaire à assister désormais aux offices
du dimanche à la cathédrale.
Le 2 juin : on apprend que l'abbé Georges Dionne a mérité le prix Maillefert de la faculté des lettres de l'Institut catholique de Paris.
Les 22 -23 juin : Fêtes du cinquantenaire du Séminaire de Rimouski. Elles veulent commémorer l'évènement qui fixa le caractère et les destinées
de l'Institution, c'est-à-dire l'érection canonique en séminaire diocésain du collège de Rimouski par Mgr Jean Langevin, le 4 novembre 1870.
Il lui donna alors le titre de Séminaire de St-Germain de Rimouski.
Ces fêtes, qui ont pris l'allure d'un vaste conventum, ont réuni quelque six cents anciens élèves venus de tous les horizons. À cette occasion,
une somme de plus de 65 000 $ a été recueillie auprès des anciens. Mais surtout, un projet a été lancé : celui de la construction
d'une nouvelle aile, pour permettre à l'Institution de recueillir chez elle tous les aspirants aux études classiques.
(Doc. 1920A, 1920B)
Le 1er septembre: L'abbé Alphonse Fortin se rend à Paris pour un séjour de deux ans afin d'entreprendre des études supérieures en histoire
et en littérature à l'Institut Catholique et à la Sorbonne.
Le 30 décembre : l'Imprimerie Vachon présente un compte-rendu du Conventum Jubilé. Le chroniqueur des Annuaires du Séminaire y a collaboré
par de multiples photos.
1921
Le 2 avril : Mgr Joseph-Romuald Léonard recommande le Séminaire à la bienveillance des diocésains. Il ordonne une souscription publique
en vue de la réalisation du projet d'agrandissement du Séminaire. Par la qualité des matériaux choisis, par l'ampleur de l'édifice projeté,
il s'agira en réalité d'un nouveau séminaire, répondant aux normes de l'époque.
Le 19 mai : fête du Supérieur. Il y a présentation de la grande tragédie lyrique: Les Flavius, paroles de l'abbé Fortunat Charron,
musique de l'abbé Alphonse Fortin.
Le 26 juin : deux prêtres rattachés au Séminaire, les abbés Flavius D'Anjou et Alphonse Pelletier, figurent parmi les premiers à se lancer
en campagne de collecte de fonds pour la construction d'une nouvelle aile du Séminaire. Ils seront suivis pendant tout l'été par des confrères,
des séminaristes et des élèves de l'institution à travers tout le diocèse.
(Doc. 1921)
Le 25 août : le contrat de direction des travaux à la nouvelle aile du Séminaire a été confié à M. Joseph St-Hilaire, de St-Romuald,
lequel a déjà construit une partie du collège de Sainte-Anne de-la-Pocatière.
Dès septembre : il faut abattre érables, pins, pommiers et saules plantés par les soins des Sœurs de la Congrégation afin de dégager l'emplacement
de la nouvelle aile du Séminaire.
1922
Le 6 février : élection du nouveau pape en la personne d'Achille Ratti, qui portera le nom de Pie XI, en remplacement de Benoît XV,
décédé le 22 janvier dernier.
Le 18 mars : Mgr Joseph-Romuald Léonard arrive de son voyage ad limina. Pour fêter son retour, les élèves interprètent, le 22 mars,
Le Fils du Croisé , de Paul Croiset.
Le 20 septembre : bénédiction, par Mgr Joseph-Romuald Léonard, de la pierre angulaire de la nouvelle aile du Séminaire en voie d'érection.
La nouvelle pierre angulaire, placée au coin sud-est des nouveaux édifices, est un beau cube de granit brillant portant sur les deux
faces apparentes deux croix grecques en relief. La cavité qu'on y a aménagée contient un vase de plomb dans lequel on a placé,
avec des pièces de monnaie et des timbres-postes de l'année, un bouton-écusson du séminaire, quelques journaux du jour,
et un parchemin manuscrit, en forme de procès-verbal dont vous trouvez le texte en
(Doc. 1922).
Le 11 décembre : Mgr François-Xavier Ross est élu premier évêque de Gaspé.
Ses liens avec le Séminaire et le diocèse de Rimouski sont nombreux et très forts. Au cours de ses études théologiques au
Grand Séminaire de Rimouski (1891-1894), il fut aussi, pour les étudiants du cours classique, surveillant et professeur de mathématiques
et d'algèbre, ajoutant même les fonctions de secrétaire de l'évêque au cours des années 1893 et 1894. Ordonné prêtre dans la cathédrale de Rimouski
le 19 mai 1894 par Mgr André-Albert Blais, il eut une carrière bien remplie dans le ministère paroissial, avant de s'inscrire à
l'Apollinaire de Rome (devenue l'Université du Latran) pour des études en vue d'un doctorat en droit canonique (1904-1906).
A son retour à Rimouski, il est nommé principal de l'École normale dirigée par les Ursulines, un poste qu'il conserva jusqu'en 1923.
En plus de cette fonction, il assuma plusieurs tâches étroitement liées à l'administration du diocèse de Rimouski, en raison de la maladie,
puis du décès de l'évêque en titre, Mgr Blais, survenu le 23 janvier 1919.
En 1921, il fut chargé de rédiger un rapport concernant l'érection éventuelle d'un diocèse à Gaspé.
Il en fut le premier titulaire, après son sacre qui eut lieu dans la cathédrale de Rimouski le 1er mai 1923.
Il fut intronisé à Gaspé le 3 mai suivant.
1923
Le 22 mai: sacre de Mgr Raymond-Marie Rouleau comme 2e évêque de Valleyfield. Promu le 9 juillet 1926 au siège archiépiscopal de Québec,
il recevra la barrette de cardinal le 2 janvier 1928. Il était né le 6 avril 1866 à l'Isle-Verte, et fit ses études classiques
au Séminaire de Rimouski (1879-1885).
1925
Les 3 et 4 novembre : la bénédiction du nouveau séminaire.
1926
Septembre : ouverture de l'École moyenne d'Agriculture de Rimouski. Avec la collaboration du gouvernement de la Province de Québec,
le Séminaire a fait construire sur sa ferme une école destinée à l'enseignement agricole moyen, selon les programmes de l'enseignement primaire
complémentaire. Le cours est de deux ans, et tout à la fois théorique et pratique. M. l'abbé Alphonse Sirois, B. A., ancien professeur de Sciences
au Séminaire, est nommé directeur de la nouvelle institution.
1927
Le 16 juin, M. le Chanoine Fortunat Charron, prononce le discours à la distribution des prix comme remplaçant (assistant supérieur)
de M. le Chanoine J.-A. Moreault décédé.
1928
Le chanoine Georges Courchesne, né à Saint-Thomas-de-Pierreville (aujourd'hui Notre-Dame-de-Pierreville), dans le diocèse de Nicolet,
devient le quatrième évêque de Rimouski. En effet, il est ordonné évêque le 24 mai en la cathédrale de Rimouski par le cardinal
Raymond-Marie Rouleau, archevêque de Québec, assisté de Mgr François-Xavier Ross, évêque de Gaspé, et de Mgr Joseph-Omer Plante,
évêque auxiliaire de Québec.
Avant son épiscopat, il fait une belle carrière dans l'enseignement au niveau de la Rhétorique au Séminaire de Nicolet (1900-1908, 1911-1917),
à l'École Normale de Nicolet (1919-1928) et, au cours de la même période, professeur de pédagogie à l'École Normale Supérieure de
l'Université Laval (1920-1927).
On comprend aisément que la cause de l'éducation lui ait été si chère, et qu'il ait consacré autant de sollicitude et d'argent à l'Oeuvre
du Séminaire diocésain.
(Doc. 1928A, 1928B)
1929
La Société des Conférences
CONCLUSION
Au cours de cette période, un accroissement marqué et continu des inscriptions étudiantes
au Séminaire de Rimouski reflète le côté positif de l'accroissement démographique, en même temps que l'amélioration des conditions de vie
de la population bas-laurentienne. L'Institution a répondu à ces stimulants socio-économiques en érigeant une première construction,
appelée L'Aile de 1905, qui vient s'ajouter au Vieux Couvent. De 1921 à 1925, une seconde phase, vraiment spectaculaire celle-là,
a pris la forme d'un Petit Séminaire complet, devant recevoir éventuellement cinq cents élèves.
Pour sa part, le corps professoral s'est accru, non seulement en nombre, mais aussi en qualité, grâce en particulier à la contribution généreuse
du deuxième évêque de Rimouski, Mgr André-Albert Blais, permettant ainsi d'assurer les ressources financières requises pour le perfectionnement
des professeurs dans les universités européennes ou nord-américaines.
Quant aux étudiants, la vie réelle les a rejoints à l'intérieur des murs de l'Alma Mater, non seulement par l'écho qu'ils ont perçu
des catastrophes maritimes ayant marqué la période, mais surtout par celles qui les ont touchés plus directement.
On pense à la « Grippe espagnole », qui a brutalement emporté son lot de victimes dans presque toutes les municipalités de la région,
mais qui a cependant soulevé ici plus d'inquiétudes et d'émotions que de malheurs. Quant à la « Grande Guerre », elle a rejoint
ce milieu pourtant pacifique, et elle a même exigé de la jeunesse étudiante qu'elle lui paie son tribut de victimes,
toujours trop lourd en pareil cas...
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Gabriel Langlois, ptre
Noël Bélanger, ptre
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