Musicien, compositeur, pédagogue, poète et peintre

À l’Hôtel-Dieu de Québec, le 26 mars 2017, à l’âge de 78 ans, est décédé monsieur Alain Gagnon, conjoint de monsieur Marcel Beaulieu, fils de feu monsieur Louis Gagnon et de feu dame Berthe Morais. Compositeur et professeur agréé à l’Université Laval, gagnant du Prix d’Europe en composition en 1965 et récipiendaire de plusieurs nominations distinctives, Alain Gagnon, passionné d’horticulture était également peintre et poète. Il demeurait à Québec.

Il laisse dans le deuil, outre son conjoint monsieur Marcel Beaulieu ; sa fille Suzanne Gagnon (Berge Kasparian) ; ses petits-fils : Antoine Jouvet (Jessica D’Amours-Fraser), François Jouvet et Louis Jouvet, son arrière-petit-fils Hubert Jouvet. Il était le frère de : Gisèle (Roger), Aubert, Isabelle, Jean-Pierre (Claudette), Odette (Gilles), feu Lisa, feu Vallier (Raymonde), feu Romain (Suzanne), feu l’Abbé Emmanuel et feu Gratien (Anita). Il était le beau-frère, de la famille Beaulieu, de : l’Abbé Jacques, Sœur Céline, Sirice (Françoise), Gilles (Annette), Laurette (Laurent), André (Nicole) et Antoine (Maryse). Il laisse également dans le deuil ses neveux, nièces, cousins, cousines et ami(e)s.


Né à Trois-Pistoles, Québec, Canada, le 22 mai 1938, Alain Gagnon commence ses études musicales dans sa ville natale et les poursuit au Séminaire de Rimouski où il étudie l’orgue et le piano avec Philippe-Auguste Lavoie. En 1963-64, il obtient le Baccalauréat et la Licence en composition de l’Université Laval. La même année, il remporte la Médaille du Lieutenant-gouverneur et le Prix du Gouvernement français pour l’excellence de son dossier académique. En 1965, il gagne le Prix d’Europe en composition. Boursier du Conseil des Arts du Canada et du Gouvernement du Québec, il fait des stages de perfectionnement en France, en Hollande et en Suisse auprès de maîtres tels que Henri Dutilleux, Olivier Alain et André-François Marescotti. De retour au Québec en 1967, il enseigne à l’Université Laval jusqu’en 1998.

Plusieurs de ses oeuvres ont reçu dans le passé un accueil chaleureux de la critique européenne et américaine. Sa musique pour piano, entre autre, a été souvent jouée au Canada, en France et en Amérique latine. Depuis quelques années, on a pu assister à la création de plusieurs de ses oeuvres. À Québec, l’altiste Chantal Masson-Bourque a créé  Altitude maximale, une commande de l’artiste. À New York, le Choeur de chambre Cantori New York a créé quatre de ses nouvelles oeuvres pour choeur dont une avec violoncelle, Le rameau de soie, commandée par ce même ensemble. Le cycle de mélodies Les Chimères vient d’être créé par la soprano Nathalie Caron à Moscou. De plus, ses Variations capricieuses pour orgue, écrites pour le Concours d’orgue de Québec, ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme. Et tout récemment, le 24 mars dernier 2003, le Ivanovo Chamber Choir, sous la direction de Yevgeny Bobrov, chantait en première russe les  Églogues au musée Glinka de Moscou.

Son catalogue comprend une cinquantaine d’oeuvres très diverses qui s’adressent tantôt à des instruments solistes (clavecin, orgue, piano) ou en formation de chambre (alto, saxophone, guitare), tantôt à des formations orchestrales ou vocales (solo et chœur).

Parmi ses compositions pour orgue, on peut mentionner Pastourelle (Opus 26, 1980) créée par Raymond Daveluy à l’orgue de Saint-Isidore-de-Dorchester, Ode à l’aurore (Opus 31, 1983) créée par Noëlla Genest à la cathédrale Christ Church d’Ottawa, Les miroirs de l’ombre (Opus 35, 1990) créée par Lucien Poirier à la cathédrale Saint-Germain de Rimouski, Émergences (Opus 37, 1993) créée par Jean-Charles Castilloux à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, et Golgotha (2014) créée par Josée April à la cathédrale Saint-Germain de Rimouski. On lui doit aussi Variations capricieuses (Opus 46, 2001) qui servit d’oeuvre canadienne imposée lors du Concours d’orgue de Québec en 2001.

À propos de mon langage musical

Je suis un compositeur dont la musique s’inscrit dans la tradition de la musique tonale occidentale. Ma carrière de professeur s’échelonna sur une période de trente années à la Faculté de musique de l’Université Laval où j’enseignai l’harmonie, le contrepoint, la fugue et la composition. Le fait d’enseigner ces disciplines d’écriture si rigoureuses et souvent très austères a sans doute influencé la rigueur de mon style. Quoique j’aie une grande admiration pour les compositeurs qui ont l’audace de bousculer et de transcender les cadres et les structures déjà en place, j’en demeure pas moins un compositeur qui ne renie pas les oeuvres du passé.

Je suis un compositeur qui croit à l’improvisation instrumentale. La structure de mon langage musical s’organise généralement autour des thèmes et des modes que me suggère la pratique de cet art. Les tensions harmoniques résultant des dispositifs d’accords ainsi obtenus trouvent alors leurs résolutions dans des tonalités volontairement identifiables. Bref, ma musique est traditionnelle par le fond et la forme, mais se situe par la structure de ses harmonies dans un contexte tonal librement élargi.

L’émotion est essentielle à la création artistique. Créer, pour moi, c’est transplanter une partie de mon univers dans l’imaginaire des autres en restant fidèle à ma propre nature. C’est le bonheur de vivre et de bâtir.

Alain Gagnon